L'île du pédophile

 Encore une fois et demain, il y aura: des croqueurs d'enfants, des pilleurs d'âme et des voleurs de pureté. Je préfère écrire cette chronique avec de beaux mots car ma grande inquiétude peut quelques fois me maquiller l'esprit. J'ai choisie un joli ton pour décrier l'abomination. Je ne me transformerai pas en Colombo mais mettrai mon chapeau de mère responsable. De nos jours, on se doit d'expliquer l'inexplicable, de prévenir  l'imprévisible. Pourquoi? Pour protéger nos enfants contre les pédophiles. Maintenant, comment expliquer le tout sans créer la peur? Comment éduquer nos petits à protéger leurs zizis? Ces mots manquent de beauté mais bien le fruit de la simple vérité.

Je me suis surprise à réfléchir au pire. Étant de nature gentille, une toute autre fenêtre s'est ouverte dans mon esprit. Je me suis mise à imaginer des actes, gestes et des paroles que pourrait dire ou faire un pédophile à un de mes fils. Cet exercice a été difficile et douloureux. On dirait que ma tête refusait de projeter des images et par le fait même, je refusais de m'entendre. Après coup, je me suis mise en mode solution et surprise! Le trou noir, le néant, la page blanche, le cancer de l'âme! J'ai laissée ma plume et suis allée me coucher. Et j'ai rêvée...

De la fenêtre de mon sous-marin, j'ai enfin aperçue l'île. L'île du pédophile. Celle que j'avais tant entendue parler. Des hommes et des femmes qui avaient commis l'impardonnable, l'effroyable. Une île ou une centaine de chercheurs s'afféraient à chaque jour à observer, analyser et solutionner l'insolutionnable. Tout à coup, j'ai senti un de mes nombreux manteaux de craintes tomber et le bien-être s'installer. J'étais enfin certaine que cette île existait. Tout était en oeuvre pour stabiliser ces gens malades. Par le fait même, cette île agissait comme filet de protection essentiel pour la société. Cette société si fatiguée, à bout de souffle et épuisée. Et, je me suis réveillée.

Il est évident que je ma position est claire face à la peine de mort. Je suis contre. Par contre, ce rêve m'a apporté une partie de la solution. Mettre à l'écart de la société ces gens malades est un choix difficile mais que pouvons-nous faire concrètement pour protéger nos enfants? Comment être en paix quand on sait que les peines de prison bonbon ne découragent pas le découragé? Comment puis-je expliquer à mes bambins le mal quand je m'époumonne à leur enseigner le bien? Bien malgré moi, je devrai sous peu crever leur bulle de velours. Je devrai leur enseigner le côté sombre, sordide et cruel de l'être humain. Les mots me manqueront et je retiendrai peut-être mes larmes mais je me dois de les envelopper d'une bulle de pierre. Souhaitant que les pédophiles puissent faire volte-face lorsqu'ils croiseront mes garçons si mignons. Une bulle de pierre que je construirai avec des mots, des exemples, des histoires vraies mais je les entends déjà me demander: Mais maman, tu nous as toujours dit de faire le bien et d'aider son prochain? Et je leur dirai, allez dormir et si vous avez la chance tout comme moi, vous rêverez à l'île du pédophile. Prenez-le sous-marin et allez observer.

Sur ce, je laisse ma plume et continuerai de décrier les lacunes de cette société.
À vendredi prochain :)