Et si le Québec était Onatchiway

Je suis en ce moment devant un énorme feu de camp sur la ZEC Onatchiway qui se traduit de l'innue au français, lieu de plaisir. Le paysage est sapiné et les petits oiseaux chantent une chanson qui sonne comme huit,huit,huit, huit...C'est le temps qu'il change de disques car je suis incapable de me concentrer.
Je quitte le campement et me retrouve les pieds dans la rivière en cherchant l'inspiration qui, honnêtement a pris la poudre d'escampette suite à l'arrêt des négociations entre le gouvernement Charest et les associations étudiantes. Et je pense à mon beau Québec en pleure qui pourtant est un lieu de plaisir...

Un couple de canards prend son envol  et je me retrouve en plein extase devant ce spectacle gratuit et de toute beauté que m'offre Mère Nature. Une liberté individuelle sans limite qu'est de prendre son envol et de conquérir le ciel. Et si le Québec ferait la même chose que ce couple d'amoureux?

Un craquement dans le bois attire mon attention. Je cesse mes rêveries et tends l'oreille. Un porc-épic essait de me rejoindre de peine et de misère à quelques pas de moi. Je le regarde et je pense au couple de canards...Et si le porc-épic représenterait les associations étudiantes pourvues d'épines égocentriques se frayant un chemin dans la vie de façon cahotique? Et que le couple de canards représenterait le citoyen?

Il est évident de constater que suite à l'arrêt des négociations entre le gouvernement de M. Charest et les leaders étudiants, le citoyen se retrouve entre deux feux. Le canard en nous a soif de liberté et désire construire une province en santé mais fait face à un porc-épic empli d'épines et de craintes préférant faire du surplace et regarder la horde de canards prendre son envolée. Nous nous retrouvons pris entre l'arbre et l'écorse comme dit si bien mon grand-père.

Le Québec a tout à apprendre de la nature. Trouver un équilibre pour que les canards et les porc-épique de cette société puissent habiter en harmonie dans la province tout comme en forêt.

Le Québec a tout à apprendre de la nature. Trouver un équilibre entre l'arbre et la foudre sachant très bien qu'ils ne font pas bon ménage. Il y a des arbres foudroyés par les éclairs et d'autres qui ont su se tailler une place laissant l'éclair poursuivre sa route.

Et si le Québec serait Onatchiway? Au loin, je constate que le chemin du retour du couple d'oiseaux sauvages se fera sans frasque ni problème et qu'ils retrouveront leur nid douillet près de la rivière. Je jette un coup d'oeil sur le porc-épic qui lui, depuis trop longtemps déjà, regarde encore la rivière et n'a pas bougé d'un centimètre.

Je suis de retour au campement et j'entends les coins! coins! du duo amoureux se souhaiter bonne nuit.
Et forcée de constater que le porc-épic se retrouve encore seul à passer une autre longue nuit à se casser la tête et à s'inventer des solutions pour brimer la liberté des canards, cannes et cannetons de demain.

Que mon beau Québec soit Onatchiway!
Que les canards et les porc-épics puissent enfin s'entendre pour construire une forêt propre, prolifique et surtout en excellente santé!

Sur ce! à vendredi prochain et d'ici là, si vous croisez un canard n'envié pas sa liberté!
Et si vous rencontrez un porc-épic, aidez-le à retrouver son chemin car ils sont si souvent égarés :)